Plan de la cérémonie d’Adieu de Guy-Daniel

à l’EMS du Jura à Ballaigues, le 4 août 2006 à 15 heures

 

 

Bienvenue et Introduction : Dominique Renaud

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Nous sommes réunis cette après-midi pour dire un dernier adieu à Guy-Daniel Renaud, notre frère, notre oncle, notre cousin, notre ami.

Guy-Daniel Renaud est né le 4 février 1937 à Aubonne. Il est décédé le 1er août 2006 à 18 heures 50 à Ballaigues.

Guy-Daniel a désiré rassembler sa famille et ses amis et leur propose de partager quelques moments autour de morceaux de musique qui l’ont particulièrement touché. Homme de culture, curieux et humaniste, préférant l’Histoire, la Grande, à la petite histoire, il aimait à parcourir la vie et à investiguer ses différents aspects, entre autre musicaux, culturels et même religieux, ce qui lui permis de développer cette tolérance dont tout le monde se souvient.

 

Musique : Blaise Renaud

Erik Satie fut un compositeur étonnant par son style personnel. En particulier dans ses « Trois Gymnopédies », (des danses d’enfants nus en l’honneur de soldats spartiates morts au combat), Satie développe une structure pianistique fine et ascétique dans laquelle des mélodies solitaires et singulièrement expressives tournent comme des feuilles automnales. Une ligne de base accompagnant de manière répétée quelques accords légèrement dissonants crée une atmosphère de vague mélancolie, peut-être mystique, un brin exotique. Nous allons donc entendre

D’Erik Satie, « Les Trois Gymnopédies » (1888), avec Aldo Ciccolini au piano :

1er mouvement : « Lent et douloureux » (3’09’’)

Lecture : Annick Brenot         (texte d'une amie)

3e mouvement : « Lent et grave » (2’06’’)
[remplacé par une pièce au piano de Mendelssohn]

 

 


La vie de Guy-Daniel : Dominique Renaud

Cher Guy-Daniel,

Nous sommes frères depuis bientôt 67 ans, car je suis ton cadet de deux ans et demi. Nous avons été très proche pendant toute notre enfance, car nous partagions la même chambre. A Villardin, c’était la plus belle chambre de l’appartement; avec un balcon.

Puis à 14 ans, nous nous sommes installés à la Vuachère, à Gai Logis comme l’a voulu Maman. A l’époque déjà, pour une famille avec quatre enfants, il était plus facile de construire une villa que de louer un plus grand appartement.

Il y a aussi des lieux qui ont marqué notre enfance, Bofflens bien sûr, mais aussi Bullet, où nous retrouvions nos cousins et cousines. Notre rencontre du 2 juillet dernier, dont vous pouvez voir quelques photos, nous a confirmé que l’esprit de Bofflens était toujours vivant et qu’il passait aux nouvelles générations.

Nos destins se sont alors séparés et ta vie professionnelle a été très diversifiée, car tu as recherché des horizons divers pour rencontrer des gens et des horizons nouveaux, après la Suisse allemande, le Cameroun en pays Bamiléké, le Ghana au moment de la chute de N’Kruma. Israël dans un kibboutz. Plus tard se sera entre autre l’Iran, la Thaïlande, à la frontière cambodgienne et le Katanga. A chaque fois tu revenais plus riche des expériences et des nouvelles connaissances.

Mais passé 50 ans les temps sont devenus durs et tu n’as plus trouvé de travail. Dans cette période difficile tu as rencontré des amis sûrs qui ont apprécié tes qualités et te seront toujours reconnaissants.

Puis vint le temps de la maladie. L’opération du 5 juillet 2005. Ton combat pour vaincre le cancer. La rémission, qui t’a permis de trouver à Ballaigues un havre de paix. Là comme toujours tu as su te faire des amis et apporter par ton exemple le réconfort.

Mais la lutte était inégale et tu as affirmé le besoin de décider de ton destin, de gérer les derniers jours de ta maladie. Déjà depuis longtemps, tu as exprimé ta détermination à prendre tes responsabilités, à préparer ta sortie et à faire part à tes proches de tes volontés de vie. La mort pour toi n’est qu’un instant de la vie, qui ne saurait être laissé au hasard.

Musique : Blaise Renaud

Gabriel Fauré est un compositeur, un des plus importants de son époque, et français comme Guy-Daniel aimait à le préciser ; il est surtout connu pour son Requiem dont l’intensité nous bouleverse à chaque écoute. Notre mère pour sa cérémonie en février de cette année, avait tenu à nous en faire écouter le final « in Paradisum ». La musique de Fauré s’affiche par son manque de violence, sans pour autant manquer d’excitation ou de noblesse. Guy-Daniel était très sensible à cette musique et a choisi une pièce plus sereine, mais néanmoins pathétique « Élégie » pour violoncelle et orchestre en do mineur, opus 24, datant de 1880. Le violoncelle touche l’auditeur par ses couleurs et ses élans dramatiques. Nous allons entendre le violoncelliste Frédéric Lodéon, qui est aussi le présentateur-musicologue connu.

Par Frédéric Lodéon au violoncelle, l’« Elégie » de Gabriel Fauré (6’40’’)
Orchestre philharmonique de Monaco, dirigé par Armin Jordan

 

 

Conclusion et au revoir : Dominique Renaud

Selon ses désirs, les cendres de Guy-Daniel seront déposées sur les hauts d’une des montagnes qu’il aimait bien, et qu’il pouvait voir depuis sa chambre: le Mont-d’Or, au-dessus de Ballaigues. Pas le Mont-d’Or qui domine la vallée de l’Hongrin, et que d’ailleurs ses parents et sa sœur ont désiré eux pour leur dernière demeure.

Le choix de ce lieu est semblable à sa décision de retourner à l’EMS du Jura après son 3e séjour au CHUV. Retourner dans cette région qu’il affectionnait et qui rassemble ses origines familiales et ses souvenirs de vie, militaires entre autre…

Et puis l’accueil à l’EMS du Jura, des pensionnaires au personnel accompagnant, lui a paru complété son envie de retourner chez lui. Ce n’est évidemment pas pour surveiller ou pour imposer sa présence, mais bien pour être là et avec les siens.

Après cette cérémonie vous êtes tous inviter à une collation qui aura lieu à la cafétéria et sur la terrasse ouest du bâtiment.

Musique : Blaise Renaud

Dietrich Buxtehude est un compositeur danois d’origine du Nord de l’Allemagne ; il devint un des compositeurs les plus célèbres du 17e siècle lorsqu’il retourna dans la patrie de ses ancêtres. Werkmeister, c.-à-d. organiste, il perpétua à Lübeck les concerts profanes après certains services. Ces concerts profanes étaient très courus, au point que Bach, ayant pris 4 semaines de congé pour « apprendre de lui », resta quatre fois plus longtemps, et son art de l’orgue et des cantates fut alors fortement influencé. Les organistes de cette époque n’étaient pas très éloignés des jazzmen d’aujourd’hui, la plupart du temps ils improvisaient : En particulier pour l’accompagnement des fidèles dans les chœurs, les toccatas, préludes et fugues. Et cela se sent dans le style de ses œuvres.  C’est aussi le côté épuré de ce style qui plut à Guy-Daniel.

La «Canzonetta» en mi mineur de Dietrich Buxtehude (2’00’’). Cette fugue à l’orgue est fortement influencée par la musique italienne, et fait la part belle au seul clavier manuel.

 

 

 

Honneurs: Pompes funèbres

Présentation et organisation des honneurs

EMS et ….

La collation aux réfectoires et sur la terrasse de derrière.